Conclusion

       Les trois images discutées incarnent des histoires poignantes des migrations autour du monde. Il y a plusieurs raisons pour migrer en général, mais on gagne de ces trois images une reconnaissance que ceux qui risquent tout pour arriver en Europe n’ont souvent pas d’autres choix. Ils décident d’y aller à cause d’un manque de possibilités dans leurs pays d’origine ou une situation de la violence ou de la pauvreté insupportable. Ils font face évidemment à des barrières physiques, de vastes étendues de la mer, du désert, des murs (électroniques) et des fils barbelés pour n’en citer que quelques-unes. Mais de plus, ils sont contrariés par des barrières abstraites,  telles que le racisme, la xénophobie, des langues et des religions différentes, les lois et la politique qui n’acceptent pas l’intégration des migrants. Même s’ils arrivent à accéder l’autre côté de la mur, pour ainsi dire, il y a toute une liste d’autres obstacles, ce qui rend les expériences des migrants si précaires et douloureuses.

       En analysant les images et les œuvres qui sont y liées, il faut poser la question : qu’est-ce que cela veut dire si on gagne nos informations sur les migrations des nouvelles, des romans comme à ce stade de la nuit, des photos et des projets comme celui de Jason Taylor, qui sont produits très souvent par des blancs tandis que les migrants sont souvent des minorités ethniques ? On peut argumenter qu’on voit même dans la production des informations sur ces tragédies l’existence des hiérarchies de la race et de la classe sociale qui donnent voix à ceux qui sont privilégiés. Comment peut-on écrire sur les histoires des migrants, comment trouve-t-on les mots pour exprimer leurs expériences sans voler leurs voix, surtout quand on ne connaît pas intimement l’expérience et parfois on ne peut même pas communiquer avec les migrants à cause de la barrière de la langue ? Certes, les auteurs discutés qui créent des projets littéraires, académiques ou artistiques centrés sur les expériences des migrants n’ont pas peut-être les mots exactes eux-mêmes. Mais, il est possible d’imaginer qu’ils honorent les migrants, à travers, parfois, des personnages fictifs, en choisissant de se concentrer sur leurs histoires spécifiques au lieu de faire un autre travail sur un sujet et sur des personnages qui ont déjà beaucoup de visibilité, de représentation et de soutien de l’opinion publique. Par leurs récits pertinents, ils contribuent à informer le discours commun dans l’espoir que les efforts mèneront à une meilleure connaissance des épreuves des migrants, de ceux qui sont exploités, de ceux qui contribuent beaucoup à l’économie sans être reconnus et de ceux qui étaient historiquement effacés, oubliés ou rejetés. Finalement, cela peut ouvrir la conscience collective pour qu’on puisse commencer à mieux voir et mieux entendre les migrants et d’autres individus dépourvus.

 

Conclusion