Les cartes révélatoires
Les migrants font face à de longs trajets souvent dangereux et douloureux pour des raisons complexes. Parfois, ceux qui quittent leurs pays d’origine n’ont pas d’autre choix à cause des situations insoutenables. Le premier objet, c’est une paire de cartes publiée par le European Council on Foreign Relations. La première carte montre les trois routes typiques associées avec les migrants des différents pays africains. La deuxième explique les raisons principales qui mènent à la fuite au nord, de l’Afrique vers l’Europe, telle que la pauvreté, l’instabilité politique ou les changements de climat. On voit que la route par la Méditerrané est souvent utilisée. Il y a eu une augmentation de migrations vers l’Europe pendant la décennie récente à cause des crises et des conflits, surtout en Afrique et au Moyen Orient. Il y a beaucoup à considérer avec les migrations des êtres humains : la route à suivre, le mode de transport et la durée du voyage, par exemple. Les migrants de l’Afrique subsaharienne font face à des conditions particulièrement difficiles. Non seulement ils font un voyage très long, mais ils sont considérés “illégaux” au nord du Niger, donc ils doivent travailler avec des trafiquants pour pouvoir accéder à d’autres pays comme la Libye et l’Algérie (“Migration Through the Mediterranean: Mapping the EU Response”). Le fait que les humains peuvent gagner un statut d’illégalité seulement en entrant dans une nouvelle territoire met l’accent sur la politique incarnée dans la géographie. Il est significatif aussi que les pays où on voit aujourd’hui des fluxs des migrants sont souvent des anciennes colonies européennes. On ne peut pas négliger l’influence du héritage colonial dans ces régions où les citoyens continuent à souffrir. En général, les réactions des pays européens à la migration sont de fermer plus solidement les frontières et d’utiliser un langage et un discours sécuritaires et nationalistes. En fait, dans l’Union européenne, il n’y a pas de politique universelle qui dicte le traitement des migrants. Pourtant, l’Europe a un rapport tendu avec ceux qui viennent de l’Afrique parce que, même si les autorités veulent les expulser, la réalité est que le continent a besoin d’une main-d’œuvre plus jeune qui est prête à travailler (Choe).
On peut lier ces cartes aux œuvres qui nous montrent les difficultés de la vie dans des régions défavorisées, telles que Le pain nu de Mohamed Choukri, publié en 1972 ; Ali Zaoua (2000) de Nabil Ayouch ; et 14 Kilómetros (2007) de Gerardo Olivares. Les raisons pour les migrations dangereuses et parfois traumatisantes de l’Afrique mettent l’accent sur les situations graves dans des pays africains. Mohamed Choukri décrit son enfance au Maroc pendant une famine, une période où c’était difficile de survivre et où la pauvreté et la violence l’a tourmenté. La répétition du mot “peur” tout au long du texte souligne son manque de stabilité et l’effet psychologique de sa condition (Choukri). Ayant vécu beaucoup de privations et ayant vu tant de morts, Choukri commence même à perdre son estimation de la vie. Dans Ali Zaoua on voit des thèmes similaires - la violence cyclique, le manque de pouvoir et d’opportunité - qui touchent un groupe de garçons qui habitent en pauvreté, sur les rues marocaines. Ni Choukri dans Le pain nu ni les garçons d’Ali Zaoua n’ont l’occasion de migrer en Europe. Par contre, les deux personnages principaux de 14 Kilómetros, Buba et Violeta, font le voyage difficile pour arriver en Espagne. Ils font face à toutes sortes d’épreuves pendant le voyage, telle que la faim, la soif et la fatigue. On voit la difficulté de survivre dans le fait que Mukela, le frère de Buba, est mort pendant le voyage. Ils traversent le Sahara et ils vivent la discrimination raciste en Afrique du nord avant de traverser la Méditerranée. Pour faire le voyage il faut qu’ils aient les moyens, à savoir les documentations nécessaires et l’argent. Même si la suite de leur arrivée n’est pas abordée dans le film, on sait qu’une fois arrivé en Europe, Buba et Violeta auront toujours des choix limités. Elle peut travailler peut-être comme nettoyeuse ou serveuse et il veut être joueur de foot mais ce n’est pas très réaliste. Ils devront traverser encore plus de barrières culturelles, linguistiques, politiques et économiques pour survivre en Europe.