Le travail de Mahi Binebine
Le travail de Mahi Binebine nous offre l'opportunité de comparer deux médiums différents, l'art et la littérature, avec le même récit. Mahi Binebine est écrivain et artiste célébré pour ses œuvres qui s’agissent de l’immigration. La plupart de ses peintures présentent des être humains entrelacés ou connectés dans quelque manière. Dans son roman Cannibales, Binebine illustre la deshumanisation des migrants par la société dans laquelle ils vivent. Selon lui, les migrants sont cannibalisés par la société parce qu’ils sont travaillés jusqu'à ce qu'ils ne soient plus utiles et ensuite jetés. La nature cannibale de la société est décrite dans un rêve de Morad dans lequel un autre migrant, Momo, doit décider à donner son chair à son patron pour s’élève dans la société : « Si Momo consentait à lui céder ne serait-ce qu’un seul de ses innombrables orteils, il lui en serait éternellement reconnaissant » (Binebine 116). La rêve symbolise le fait que les immigrés donnent tous ce qu’ils peuvent pour la chance d’être émancipé de leur vieille vie jusqu’au point qu’ils n’ont plus à donner. Nous avons aussi vu ce thème dans le film Ali Zaoua dans lequel les enfants veulent donner à Ali un enterrement propre ; les enfants de la rue ne sont pas accoutumés d’avoir un enterrement propre parce qu’ils sont souvent oubliés par leurs familles et la société en générale. Cependant, Binebine nous montre que les migrants ne sont pas des hommes jetables, mais les êtres-humains qui ont déjà sacrifiés beaucoup pour joindre notre société. Il utilise son récit pour donner les lecteurs l’aperçu aux vies réels des immigrés qui cherchent la chance à une deuxième vie. Il essaie à changer le récit en donnant un visage humain aux millions migrants qui sont vus comme des hommes jetables. Je pense que le tableau présenté sur cette page se marie bien avec le roman Cannibales en ce que les formes se cannibalisent tout en se tenant. Il existe deux narratives dans cette image ; la première est le récit de Cannibales dans laquelle les humains se cannibalisent pour se mettre plus en haut de la société. La figure en haut du tableau se dresse au-dessus du reste des figures, se soulevant simultanément et poussant les autres plus bas. Ça me mène à l’autre narrative de cette peinture qui reflète le récit de Binebine que nous sommes tous les être-humains qui ont des espoirs, des tragédies et quelquefois demandent de l’aide. L’uniformité des figures indique leur universalité et nous permet de comprendre notre rôle dans le collectif. Parce que l’art est moins explicit que la littérature, la capacité du créateur de nous influencer est limité par les préjugés du public. Par conséquent, l'efficacité du récit des créateurs dépend de la réceptivité de son audience et leur propre point de vue.