Le corps, le vaisseau de l'identité

« J’ai la bouche de mon père et les yeux de ma mère ; sur mon visage ils sont toujours ensemble. » (début du recueil)

« Ta fille a pour visage une petite émeute / ses mains sont une guerre civile / un camp de réfugiés derrière chaque oreille / un corps jonché de choses laides. / Mais Dieu, / Vois-tu comme elle porte bien le monde ? »

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Hors les affaires physiques, l’individu existe dans un corps : le corps lui-même n’est pas possible à échapper, et il permet la capacité d’exister et d’interagir avec le monde. Le corps mène l’esprit par les expériences qui détermine l’identité

Warsan Shire est une poète somalienne habitant à Londres. Elle a publié son œuvre complète où j’apprends ma mère à donner naissance en 2011, par laquelle elle donne de la voix à ceux qui sont perdus entre les appartenances et le déplacement. Ces paroles choisis se réfèrent au corps humain—la dernière entité tactile qu’on possède après que tout d’autre est prise.

Le premier extrait sert comme le début de son recueil. Elle écrit qu’elle a « la bouche de [son] père et les yeux de [sa] mère ». Nous ne pouvons imaginez exactement comment l’écrivaine apparait, mais en peu de mots, elle indique que ce qui est importance est qu’elle ressemble à ses parents. Elle est la combinaison de deux individus qui sont « toujours ensemble » sur elle. Ces mots parlent de perpétuation de l’histoire, surtout l’histoire familiale. Comme elle existe comme l’amalgamation de ses parents, ils sont l’amalgamation de leurs siens, et ainsi de suite. À la base alors, elle porte avec elle, dans n’importe espace ou temps qu’elle occupe, des nombreux chapitres de ces ancêtres qu’elle continue. Dans les moments de la solitude ou la séparation de la famille, elle peut se regarder et voir comment ses parents y sont.

Le deuxième extrait décrit le fardeau évident sur le corps d’une fille. L’écrivaine tient en compte son visage, ses mains et ses oreilles. Ce corps est accablé, « jonché » par la guerre civile et des camps de réfugiés que cette fille a endurés. On est donné immédiatement l’image d’une petite personne qui, contre sa volonté, est alourdie par la tragédie de la guerre. On ne sait plus de cette âme et son apparence physique qu’elle est épuisée par ses expériences. Cependant, l’écrivaine honore ce corps las en demandant à Dieu, « vois-tu comme elle porte bien le monde ? ». Poser cette question à Dieu approfondit la puissance à cette individuelle. Un seul corps peut représenter non seulement la lutte contre les conséquences de la guerre et de la pauvreté mais aussi le pouvoir d’y résister. En dépit de toutes les « choses laides » qui poussent contre cette fille, elle est encore là, et l’écrivaine a l’opportunité de lui donner la voix.

Ces mots nous rappellent l’auto-immolation de Mohamed, du récit Par le feu. Cette œuvre a décrit un homme qui se retrouvait dans une situation similaire du désespoir, où il cherche simplement de la justice en Tunisie pendant l’époque du Ben Ali. Mohamed, un homme sans la liberté et dont les possessions ont été prises par l’État, a utilisé son corps pour « se transformer en torche » qui a illuminé la souffrance de lui et ses compatriotes (Ben Jelloun, 47). Comme martyre, il donne le message que « nous sommes tous des Mohamed » (Ben Jelloun, 49). Similairement, l’acte de kamikaze de la Palestinienne Sihem dans L’Attenat a représenté comment « personne ne rejoint [les] brigades pour le plaisir » (Khadra, 211) mais plutôt pour la « rédemption » d’une peuple palestinienne « violée à tort et à travers » (Khadra, 157).

Ces œuvres touchent à l’idée que chaque corps à une histoire à raconter, un monde à représenter qui font parties de l’identité. Même si tout d’autre est perdu, le corps est le vaisseau de l’identité, et il existe un grand pouvoir en chacun à saisir.

Lien: https://www.profession-spectable.com/ou-japprends-a-ma-mere-a-donner-naissance-de-warsan-shire-parole-dexpulsee/

Le corps, le vaisseau de l'identité