La conclusion
Ces récits des migrants sont donc non seulement une alternative du récit de la presse, mais une active contestation de la façon dont ils discutent les « migrants ». Comme d’autres avant, ceux artistes l’ont senti nécessaire de donner la parole aux déplacées et attirer l'attention sur leur sort. Ils suivent le modèle de ceux comme Choukri, qui en 1998 a écrit, « Aujourd’hui encore, je me vois obligé, moralement et humainement, de dénoncer : le phénomène des dos mouillés ; le phénomène des barques de la mort » (Choukri, 84). Les artistes contemporaines ont le même sentiment d’outrage moral—20 ans plus tarde—qui les mènent à produire des œuvres qui représentent le voyage, la lutte, et l’humanité des migrants (d’eux-mêmes, de leurs familles, et de leurs amis). Ils rejettent des « images de détresse » qui « accentuent l’impression de sous-humanité » des migrants (Agier, 15), critiquent la media et sa « chosification » des migrants et de leur souffrance (Agier 22). Ils prennent la parole et présentant un récit alternatif qu’ils sentent représentent mieux leurs identités et leurs expériences, un récit qu’on ne voit pas dans des journaux et à la télévision mais que dans les œuvres des migrants eux-mêmes.