Erano come due notti

Traduction du texte dans la vidéo:

"Ils étaient comme deux nuits"

 

"Ton père gît à cinq brasses profondes 

Sous les calmes eaux 

Il gît et ses os 

Deviennent corail au baiser des ondes 

Ce sont deux perles que ses yeux 

Il n est rien de lui que la mer ne change 

En une fleur étrange 

Un joyau merveilleux 

-- La Tempête, Shakespeare"

 

"un merci spécial à tous les gars qui nous ont donné des traces de leurs départs et des voyages d'or en mémoire et en présence de tant de morts pendant le voyage et qui est parti."

Erano come due notti est un livre fait par les migrants pour raconter leurs histoires. Ce livre donne une voix aux refugiés ; ceux qu’on n’écoute pas dans la société occidentale. Dans cette façon, l’art est un moyen pour exprimer et pour faire comprendre la lutte des migrants aux peuples privilégiés. En décrivant ELSE qui fait l’édition de cette œuvre, un article de « The Economist » explique que la maison d’édition a trouvé « une façon de parler aux Italiens dans une langue partagée par les migrants et les Italiens : les arts » (« a way to speak to Italians in a common language the immigrants and natives share : the arts ») (https://www.economist.com/blogs/prospero/2016/01/art-and-migration). Avec les images et les mots des migrants, on voit leur lutte de leur propre point de vue. Le titre est basé sur la phrase d’un migrant, « ils étaient comme deux nuits : la vraie nuit et la nuit noire qui nous tombe dessus. Tout le monde priait, les musulmans, les chrétiens et même les gens qui ne croient pas » (https://www.economist.com/blogs/prospero/2016/01/art-and-migration). Ce témoignage a de la puissance car c’est plus qu’une histoire. Ce livre raconte les vrais récits des migrants. Cet élément de réalisme, un outil efficace pour les artistes, est frappant. Quand on imagine la mer comme « la nuit noire » que le narrateur a vu, on commence à comprendre les conditions dans laquelle les migrants vivent et font leurs traversées. Couplé avec les images, cette œuvre raconte l’histoire d’un naufrage comme les plusieurs naufrages des bateaux de migrants. Ici, l’art donne la perspective, et il exprime les sentiments. Cette œuvre donne la voix aux migrants pour qu’on puisse comprendre leur lutte. La fin de cette vidéo utilise les mots « en mémoire et en présence de tant de morts pendant le voyage et qui est parti » (« in ricordo e al cospetto di tanti morti durante il viaggio e di chi si è lasciato »). Ils ont écrit « en présence » car en racontant les récits des migrants vivants ainsi que ceux qui sont morts pendant le voyage, les morts sont vifs encore pour être entendus. Cette œuvre est puissante car elle laisse la parole aux migrants, mais à la fin, il utilise une citation de Shakespeare. Pourquoi, en faisant une œuvre qui donne une voix aux migrants, a l’auteur décidé d’utiliser une vieille citation d’un homme européen ? Bien qu’au premier regard elle ne semble pas à sa place, cette citation est efficace car il prend un sens nouveau en étant juxtaposé avec les récits et les dessins des traversées migratoires. La citation s’agit d’un père qui s’est noyé, et ainsi elle évoque la mémoire et la présence de « tant de morts pendant le voyage. » Cependant, les dernières lignes parlent de quelque chose d’autre. En disant, « Il n est rien de lui que la mer ne change, » la citation peut parler des migrants qui ont survécu le voyage et qui sont changé à cause de cette traversée. Cette citation de La Tempête de Shakespeare est, en fait, convenable à l’expérience des migrants pendant leur voyage. Comme l’autre citation qui sert du titre pour cette œuvre, cette citation décrit une partie de la vie des migrants pour qu’on puisse comprendre à travers l’œuvre d’art l’expérience des migrants et refugiés.

Erano come due notti