Le dépouillement et la déshumanisation
Les migrants font souvent face au dépouillement et à la déshumanisation lorsqu’ils arrivent dans un autre pays. Dans cette caricature politique, Platune critique ce dépouillement de l’humanité du migrant. Dans l’image, un policier examine tous les permis d’un migrant. Le migrant en a de nombreux : certains normaux, comme une carte d’identité ou un permis de séjour, d’autres absurdes, commeune « autorisation de respirer » ou une carte orange. Avec ce dessin, Plantu commente le fait que la valeur d’un migrant devient égale à ses papiers. On s’attend qu’à tout moment le migrant a des papiers prouvant son identité et son droit d’exister, qui n’est pas le cas pour la plupart de gens habitant un pays. Le placement d’une « autorisation de respiration » est plutôt révélateur, car il démontre que chaque action du migrant doit être régulée et examinée. De plus, il y a en bas de cette autorisation « valable 4 semaines », qui dénonce le fait que l’existence légale d’un migrant ne soit même pas quelque chose de permanent et que leur statut n’est jamais sûr.
Cette réduction de l’humanité est répandue et critiquée dans les médias contemporains. Un des exemples le plus choquant est peut-être la « jungle » de Calais, qui a été dénoncée dans de nombreuses œuvres. Ce lieu de déshumanisation est important et particulier parce qu’il existe dans un pays aussi développé et « libéral » que la France. En effet, l’œuvre « Bienvenue à Calais » de Marie-Françoise Colombani et Damien Roudeau, décrit les conditions de la jungle de Calais. Les migrants vivent dans des conditions primordiales : au milieu des ordures et des déchets, souvent dans des tentes en bâche ou même en carton. En effet, ces migrants se trouvent coincés par une force armée qui ne les laisse pas aller à leur vraie destination, l’Angleterre. Mais ils n’ont pas non plus les permis nécessaires pour vivre comme des êtres humains, avec un accès égal à l’éducation, aux services médicaux, etc.
De plus, cette inégalité et altérité forcées sur les migrants de Calais créent un sens de peur parmi tous les habitants de la ville : ils sont victimes d’un mouvement racisme actif des Calaisiens natifs, qui se méfient de ces gens étrangers qu’ils ne comprennent pas. Nous voyons ceci dans le film Welcome, par exemple. Le film montre que le fait que ce soit illégal d’aider les migrants sauf dans une mission officielle ne fait qu’exacerber le clivage entre la communauté native et les migrants. Dans le film, lorsque Simon, un entraîneur de natation, aide Bilal, un migrant qui veut traverser la Manche, à s’entraîner pour entreprendre ce voyage, il y a une compréhension et un respect mutuels.
De ces trois œuvres nous voyons donc le dépouillement auquel les migrants font face et à quel point il est injuste que ces personnes aient besoin de permis pour vivre au même standard que la société autour d’eux.