Pafadnam

Pafadnam est un personnage dans Cannibales de Mahi Binebine. Il est d'abord présenté comme un homme vigoureux, résolu du Mali qui a longtemps essayé de traverser la mer dans l'Europe. Aziz, le narrateur de l’œuvre, raconte l'histoire de Pafadnam qui a quitté son village, sa femme et ses deux enfants quand il s'est rendu compte qu'il ne pourrait pas financièrement les soutenir avec la ferme qu'il a héritée de son père. Ainsi, Pafadnam est allé au nord, espérant trouver travail qui lui permettrait de faire vivre sa famille désespérée. Aziz note que Pafadnam a été dans ce voyage pour un temps considérable, et Pafadnam raconte les histoires horribles de ce voyage pendant lequel il a presque tué un homme qui a empêché son voyage en France. Le lecteur on s'efforce de lui faire comprendre la détermination de Pafadnam d’atteindre son but. Cette résolution, cependant, vient clairement aux dépens d’une partie de son humanité. Aziz observe la façon particulière dans laquelle Pafadnam a appris à s'harmoniser avec son environnement. Malgré sa taille énorme, Pafadnam est comparé à un cafard à cause de la façon dans laquelle il se tient, et Aziz se demande si peut-être lui et le reste de ses compagnons doivent faire de leur mieux pour faire la même chose. À la fin, Aziz se demande “Comment le Bon Dieu, après l'avoir façonnée de la sorte, aurait-il le cœur a détruire une si belle créature?” (201).  Dans un sens, il met en doute comment Dieu pourrait avoir créé un être humain - un homme bien intentionné qui a le but simple d’avoir une famille - juste pour le déshabiller de sa dignité de base. Plus tragiquement, même à la lumière de ce sacrifice, Pafadnam n'a toujours pas atteint son but et il devient évident que cette perte prend un plus grand prix sur sa santé. Comme le groupe se prépare à faire une tentative de traverser dans l'Espagne, Pafadnam commence : “il flanchait, se roulant dans le sable, y enfonçant la tête comme pour se cacher dessous, blatérant a l'instar d'un chameau qu'on égorge” (74).

 

Avec toutes ces informations, une caractérisation claire apparaît - celui d'un homme désespéré d'un coin inconnu, défavorisé "de l'Afrique" qui ne reculera devant rien en France. Il est violent, dérangé et tout à fait impuissant de s'échapper des circonstances impossibles dans lesquelles il se trouve attrapé. Son existence dans ses environs actuels est entièrement passagère, comme il n’a pas des racines au Maroc, ni aucuns aspirations de rester là plus longtemps que nécessaire sur la route en Europe.

 

C’est aussi évident que Pafadnam fait un sacrifice extraordinaire. Ce phénomène est évidencé par la littérature et les autres œuvres artistiques.  Dans Par le Feu de Tahar ben Jelloun, on peut voir les mesures auxquels un système fondamentalement cassé peut pousser des individus opprimés. D’une manière, les individus qui entreprennent ce voyage partagent une mentalité avec le protagoniste de Par le Feu. Dans ces deux cas, les gens manquent d'options pour simplement survivre. En conséquence, ils cherchent à donner leurs vies pour créer un meilleur avenir pour d'autres. L'homme dans Par le Feu a galvanisé sa société pour se battre contre un système corrompu, tandis que Pafadnam se soumet à un grave traumatisme pour aider sa famille.