Migrations et souffrances psychologiques

Le sort des migrants anime l’actualité politique et médiatique ces dernières années, au moment où l’Europe peine à répondre de manière satisfaisante à l’a crise des réfugiés, révélant une véritable faillite de l’hospitalité.

En France, la question de l’accueil des migrants est bien souvent traitée sous l’angle de considérations purement matérielles, telles que la possession de papiers en règles, la pauvreté ou le logement. S’il est bien entendu nécessaire de se pencher sur ces éléments, il paraît essentiel de compléter la politique d’accueil actuelle, dont les limites ont été affichées à de nombreuses reprises, comme en atteste par exemple l’épisode de la jungle de Calais.

L’un des principaux défauts de cette conception purement matérielle de l’hospitalité est qu’elle tend à déshumaniser les migrants, à la présenter comme une masse informe et impersonnelle. Leurs émotions, pensées et paroles sont réduites sous silence. Il s’agit donc d’opérer un travail de réhumanisation de la condition d’immigrant. Selon Michel Agier, « changer de description » permettrait de reprendre la réflexion sur l’immigration à ses débuts et d « ‘éviter les malentendus, les déceptions et les peurs ».

J’ai ainsi fait le choix de concentrer mon projet sur les souffrances psychologiques dont sont bien souvent victimes les migrants et qui viennent s’ajouter à leurs difficultés à leurs difficultés matérielles. Nous étudierons ainsi tout d’abord les traumatismes psychologiques que de nombreux migrants développent dans leur pays d’origine ou durant le voyage migratoire. Nous verrons par la suite qu’à plus long terme,  la condition de migrant s’accompagne bien souvent d’un sentiment de déracinement. Enfin, nous nous intéresserons à la transmission des troubles des migrants à leurs descendants.

Credits

Exhibit by Adrien Dorny